IL y a quelques jours, une réunion de famille, et au détour d'une conversation, le tri et le recyclage viennent sur la table.
J'écoute les uns et les autres...Les uns se plaignent que les poubelles se remplissent trop vite...les autres se plaignent de la complexité du tri ou au contraire applaudissent la proximité de containers à verre de leur domicile qui leur facilitent la vie.
Je lache tout à coup une "bombe" : pour réduire le volume de nos poubelles, rien de plus simple, il suffit de passer au vrac !
Qu'est-ce que je n'avais pas alors dit...
Ce fût toutefois assez révélateur d'entendre les arguments des uns et des autres et on se rend bien compte que l'immense majorité de la population n'est pas prête (et ne veut pas!) à changer ses habitudes de consommation.
Je voulais ce matin partager avec vous quelques affirmations entendues et démontrer qu'elles sont fausses ou du moins erronées.
Affirmation n°1 : je n'ai pas de magasin à proximité
J'ai fait une petite recherche et effectivement la répartition sur le territoire français des magasins proposant un rayon vrac, (principalement Bio pour la vente en vrac, même si de grandes enseignes s'y mettent de plus en plus) est très inégalitaire.
Je vais vous donner quelques exemples pour ma région, la région Rhône-Alpes.
On remarque par exemple que l'enseigne La Vie Claire, n'est pas très présent dans la Drôme ou la Haute-Savoie. On constate la même chose avec les deux autres plus grosses enseignes Bio : Biocoop et Satoriz. A Vienne par exemple il n'y a rien.
On peut donc concevoir que cet argument soit recevable de la part des consommateurs. Il faudrait enfin que ces enseignes (pour ne citer qu'elles mais d'autres le peuvent aussi) se développent dans toutes les zones d'une région afin démocratiser l'accès au vrac.
Après la question de la distance peut aussi être résolue facilement avec un minimum d'organisation. On va tous chez des amis, au travail, pratiquer son sport favori, etc il serait quand même étonnant de ne pas passer à proximité d'une de ces boutiques lors de ces déplacements souvent réguliers. Il suffit juste de prendre 5 min pour le faire et un peu d'organisation, et ceci nous amène donc aux affirmations 2 et 3.
Affirmation n°2 : je n'ai pas le temps de courir les magasins après une journée de travail
Je conçois tout à fait qu'en sortant du travail on n'ait pas le temps de courir les magasins (bien que parfois on peut croiser ces personnes à 20h poussant un caddie dans les rayons d'une grande surface...) mais :
* certains enseignes bio proposent des drive et la possibilité d'acheter donc des produits en vrac sans passer un temps énorme dans les magasins.
* personne ne travaille 7j/7, on a tous un petit moment dans la semaine pour se ravitailler (on le fait bien avec les grandes surfaces !) . Pourquoi ne pas réorganiser ces moments là et rajouter (ou enlever puisque ce sera du temps en moins passé en grande surface) 10 min pour passer au magasin acheter ses produits en vrac ?
J'ai la chance de ne pas travailler le lundi et souvent, après avoir déposé mes enfants à l'école, je file faire un saut dans mon magasin pour remplir mes bocaux.Je profite ainsi d'un déplacement pour le rendre utile à d'autres choses.
A noter également qu'on ne perd pas de temps dans ces petites boutiques, car on va à l'essentiel, pas de superflu, pas de tentations inutiles et donc pas de perte de temps.
Affirmation n°3 : je n'ai pas le temps de gérer cela
On revient encore une fois à la question du temps. Cette course perpétuelle contre la montre est le fléau de notre génération. Et si on apprenait à se poser un peu ?
Je m'égare sur un autre débat...
Le temps pour gérer...Soit...Franchement cela ne nous prend pas plus de temps chez nous de gérer ce nouveau mode de consommation que l'ancien, formidable pourvoyeur de déchets immondes en tout genre.
Voici notre fonctionnement : dans ma voiture j'ai toujours deux sacs de courses (comme beaucoup depuis l'heureuse interdiction des sacs plastiques en caisse il y a quelques années). Dans l'un j'ai une dizaine de bocaux vides (achetés chez le géant Suédois pour un petit prix) de toutes tailles.
A la maison, on note quand on a fini un produit sur un tableau Dès qu'il manque 2-3 choses, je profite d'un trajet à l'école, d'une course autre à faire pour m'arrêter en route, faire le plein de mes bocaux.
Ça ne me prend pas plus de temps !!!!!!
Dès qu'un bocal est vide, il est lavé, séché et le premier qui prend la voiture le prend et le met dans le sac à courses dans le coffre.
Je note sur chacun des bocaux au marqueur le poids vide, je remplis mon bocal, et je passe en caisse. Aucun sac plastique aucun déchet individuel. Et si vraiment il me manque un contenant, j'opte pour un sachet papier qui me servira à d'autres choses à la maison (transport des goûters des enfants, sac pour les sandwich etc).
Franchement vous trouvez cela compliqué vous ?
Nos achats épicerie pour la semaine (pas de riz il nous en restait) : pâtes torsades, céréales au chocolat, céréales au miel, noix de cajou, pépites de chocolat, et biscuits chocolat/farine de riz.
Pour moi l'argument du temps et de la complexité à gérer n'est guère recevable. Nous le faisons avec deux enfants petits à la maison, alors je pense sincèrement que c'est à la porté de tout le monde.
Et puis c'est joli non ?
Affirmation n°4 : je n'ai pas les moyens d'acheter du vrac.Non le vrac ne coûte pas plus cher. Acheter bio peut éventuellement être un peu plus chers que des produits lambads, on est d'accord mais cela reste très raisonnable. Après tout la qualité n'a-t-elle pas de prix ?
Comparons ce qui est comparable...
J'achète en vrac mon kilo de riz de mémoire (je vous ferai prochainement un article avec ticket de caisse à l'appui) 2.35€ le kilo.
Un kilo de riz emballé bio en grande surface coûte 5.52€/kg.
La marque Uncle Ben's est en moyenne à 3,30€ le kilo. Qui est le moins cher ?
Les exemples ne manquent pas, je tacherai de vous les noter dans un prochain article.
La question qui revient aussi souvent est : "Mais tu achètes quoi en vrac ?" : du riz, des pâtes (coquillettes et torsades), de la semoule, des lentilles, des céréales pour les petits déjeuners, des pépites de chocolat, du sucre, de la farine. Autant dire de quoi tenir un bon moment au rayon épicerie...
Sans compter que faire ses courses dans un petit commerce a un avantage non négligeable en ces temps de crise : éviter la tentation. Moins de choix = moins de tentations = moins d'argent gaspillé.
Notre porte-feuille est content et nous aussi !
Voilà quelques arguments à contre-courant de ce que j'entends régulièrement. Je suis triste de constater que réduire son volume de déchets n'intéresse encore pas grand monde, et que beaucoup se réfugient derrière des excuses formatées.
Nous même il y a encore peu de temps, ne connaissions encore que peu ce mode de consommation, mais je vous le garantis, l'essayer c'est l'adopter !